Fiers d’assurer la protection de chacune et chacun, des ambassadeurs aux détenus dangereux
Ils assurent la protection des VIP, des détenus dangereux et des transports de valeurs : à titre exceptionnel, des membres de la Direction de la protection (DAP), qui souffle ses 10 bougies cette année, nous font découvrir avec #fierté les coulisses de leur unité.
Comme son nom le laisse deviner, la Direction de la protection (DAP) se charge des missions de protection spécialisées au nom de la Police Fédérale. La direction, qui célèbre cette année ses dix ans d’existence (elle a pris le nom de « DAP » suite à l’établissement de la nouvelle structure policière le 1er octobre 2014), dispose d’un détachement auprès du Palais royal, chargé de la protection de la famille royale et de leurs résidences, d’un autre détachement situé au Shape, dédié à la protection du centre de commandement militaire de l’OTAN à Casteau, ainsi que d’une unité centrale (UCE) à Bruxelles.
Au sein de cette dernière, les collègues ont pour missions d’encadrer les ministres, les ambassadeurs et les personnalités belges ou étrangères présentes sur notre territoire.
L’unité centrale gère aussi le transfert et la surveillance des détenus dangereux (niveaux 2 et 3), qu’il s’agisse de les (r)amener à la prison, au tribunal ou encore à l’hôpital.
Et enfin, les membres de l’UCE encadrent également les transports de valeurs (sommes d’argent importantes, matières nucléaires, diamants, œuvres d’art...)
Celui que l’on nommera Maxime, pour garantir sa sécurité, fait partie de la DAP depuis sa sortie de l’académie de police il y a cinq ans. L’inspecteur de la DAP apprécie particulièrement la variété offerte par son unité. « Ce qui m’a attiré à la DAP, c’est avant tout l’absence de routine. Chaque journée est unique, rythmée par le planning des personnes que nous encadrons, ce qui rend les missions imprévisibles et stimulantes. Cette diversité me permet de rester motivé et favorise une constante évolution. »
Une responsabilité qui renforce son engagement
Maxime effectue des missions « VIP », mais aussi « GOTTS » (Gespecialiseerd Overbrenging Team/Transfert Spécialisé). Sous sa cagoule assurant sa propre protection, il a notamment participé à l’encadrement du procès des attentats de Zaventem et Maelbeek en 2022-2023. « Les missions GOTTS, en particulier, s’avèrent très sensibles pour le pays. Elles peuvent nécessiter des déploiements de grande envergure. La précision et la discrétion sont essentielles pour assurer la sécurité de tous. Cette responsabilité de l’ombre renforce mon engagement envers cette unité. »
Le procès des attentats a particulièrement marqué l’inspecteur de la DAP. « Tout au long des 9 mois du procès, j’ai été l’un des membres les plus présents, assurant le transfert de haute sécurité des accusés. Il s’agissait d’une mission délicate, où la précision et la coordination de l'équipe s’avéraient primordiales. Je suis fier d’avoir contribué à cette opération d’importance nationale. »
Être prêt à réagir directement
Maxime se montre très fier de son travail. « La formation à la DAP doit être l’une des plus exigeantes, mais aussi l’une des plus uniques. On en ressort transformé, avec des compétences nouvelles et une confiance accrue. Ce qui me rend fier dans mon travail, c’est l’abnégation qu’il demande. Nous travaillons souvent dans l’ombre, sans chercher de reconnaissance publique, mais avec la certitude que ce que nous accomplissons s’avère crucial. »
L’inspecteur n’hésite pas à conseiller aux policiers et policières motivés de tenter d’intégrer à leur tour la direction en passant les tests de recrutement. « Certes, le travail nous demande une grande disponibilité car les rythmes de vie peuvent être très variés et exigeants. Mais il nous emmène dans des lieux exceptionnels, souvent très restreints et sensibles, auxquels peu de personnes ont accès. C’est un métier où le calme domine, mais où le danger peut surgir à tout moment, ce qui constitue un défi permanent. Le jour où une menace se présente, il faut être prêt à réagir à 200 %. »
« Le Premier ministre peut compter sur nous »
L’inspecteur Thomas V. travaille à la DAP depuis le 1er septembre 2019. Il est membre de l'unité centrale (UCE). 95 % des missions de Thomas consistent à protéger des VIP. « Il s’agit de personnalités belges, des VIP réguliers comme le Premier ministre, mais aussi de personnalités étrangères, des VIP en visite dans notre pays », explique le close protection officer. « Le Premier ministre De Croo fait partie des VIP que je protège régulièrement, la DAP est sur la route avec lui presque tous les jours. Quelle que soit la mission, nous devons toujours anticiper suffisamment tous les scénarios. Pour les VIP en visite, qui arrivent parfois à la dernière minute et restent chez nous plusieurs jours, la préparation est un peu plus longue : il faut établir un planning, définir des itinéraires, faire briller les voitures…»
La fierté d’exercer un métier spécialisé
Les candidats qui débutent à la DAP suivent d’abord un programme préparatoire et doivent ensuite obtenir les trois brevets : protection de transports de valeurs, protection/transfert de détenus dangereux et protection de personnes. « Notre direction se concentre actuellement sur le volet VIP, car c’est à ce niveau-là que le manque de personnel est le plus important », poursuit Thomas. « La formation VIP dure environ trois mois. À partir du moment où on fait partie de la direction, on peut suivre la plupart des formations – voitures blindées, cours anti-dérapage, formation moto, etc. – pour se spécialiser et/ou pour pouvoir effectuer certaines missions. Je suis fier de travailler à la DAP et de faire un job spécialisé. Déjà à l’école de police, mon choix s’était porté sur les Unités spéciales (DSU) et la DAP. Je voulais me spécialiser et cela s’est passé plus tôt que prévu. ».
À la Maison Blanche
« Les missions à l’étranger ont toujours quelque chose de spécial », conclut Thomas. « Elles ne sont pas très fréquentes et vous emmènent dans des endroits où vous n’allez pas en temps normal. Tous les inspecteurs ne vont pas à la Maison Blanche, à Washington, avec le Premier ministre De Croo. Entrer armé dans ces lieux et collaborer avec les services secrets, c’est une expérience très spéciale. Et lorsqu’un Américain en visite en Belgique vous reconnaît ou qu’un ambassadeur vous félicite pour la qualité de votre travail, cela donne beaucoup de satisfaction. Il est vrai qu’on est parfois absent de chez soi pendant plusieurs jours et qu’on doit faire des sacrifices, mais il y a aussi une belle compensation financière à la clé. Il est tout à fait possible de concilier cet emploi avec une vie de famille. Les possibilités sont nombreuses, à condition de bien planifier les choses et de faire preuve de la flexibilité nécessaire. »
Le danger guette-t-il à chaque coin de rue ? « Lorsque nous protégeons le Premier ministre, nous devons repousser certaines personnes qui deviennent un peu trop envahissantes. Et quand nous transportons des détenus dangereux, le niveau de stress peut monter et nous sommes alors plus vigilants. Surtout lorsque le niveau de menace est élevé et que l’on sait qu’il y a un risque qu’un terroriste s’échappe avec de l’aide extérieure… Mais grâce aux formations de qualité que nous suivons, nous sommes préparés et parés contre toutes les éventualités. »
Deux millions de kilomètres parcourus
Certains collègues de la DAP effectuent principalement des missions d’encadrement de transport de valeurs, à l’image d’Ivan et de son collègue Hans. « Je suis actif dans l'unité depuis 2020. Outre la bonne ambiance de travail, je sais que si un incident arrive, il sera géré rapidement et avec un grand professionnalisme, sans mettre en danger les missions de protection. Qu’il s’agisse d’une crevaison, d’un accident de la route, ou d’un incident de sécurité potentiel, la proactivité prévaut toujours. Je suis fier de faire partie de cette équipe ! », confie Ivan.
De son côté, arrivé en 2003 à la DAP (à l’époque, elle s’appelait encore ‘’ProBev’’, pour Protection Beveiliging, NdlR), Hans a accumulé plus de… 2 millions de kilomètres. « A mes débuts, nous en étions à 15 missions par jour, partout en Belgique. Plus de 300 personnes étaient impliquées et nous pouvions démarrer à 4h du matin… Vu la diminution de l’argent liquide, la situation a changé et moins d’équipes sont à présent nécessaires. Désormais, nos horaires conviennent mieux pour la vie de famille. » Il se montre lui aussi fier de pouvoir délivrer ses conseils aux plus jeunes recrues. « Je pense que j’ai dû voir passer entre 600 et 700 collègues depuis que je suis là. Les escortes sont très spécifiques et constituent une bonne façon d’apprendre et de débuter au sein de l’unité. En plus, il règne toujours une très bonne ambiance dans les équipes », conclut-il.