Fiers de garantir le bon déroulement des festivals de l’été
Qui dit été, dit saison des festivals. Dans le Nord comme le Sud du pays, les événements ne manquent pas… Afin de permettre au public de profiter sereinement de la musique, nos collègues sont là pour assurer la sécurité. Focus sur deux policiers des Corps d’intervention de Limbourg (CIK Limbourg) et de Namur (CIK Namur), Y. et Kevin, #fiers d’exercer leur métier au service des citoyens.
L’inspecteur Kevin Paty évolue depuis 8 ans au Corps d’intervention de Namur (CIK Namur). Cette réserve nationale vient en renfort des zones de la Police Locale en cas de nécessité, notamment lors de grands événements comme les festivals de l’été. « Cette année, j’ai été appelé avec d’autres collègues pour les Ardentes, les Solidarités ou encore le Timeless Festival. Et d’autres collègues seront par exemple déployés à Esperanzah! », nous explique l’inspecteur Paty.
Évoluer dans et autour d’un festival apporte à Kevin l’environnement qu’il recherche : un travail en équipe, en extérieur, au service de la population. « Mon papa est policier, donc j’ai toujours eu dans un coin de ma tête l’idée de le devenir à mon tour, pour aider les gens », confie celui qui s’est au départ formé… à l’horticulture !
Un appui variable
Avec plusieurs dizaines de festivals à son actif en tant que policier, Kevin est fier de participer à leur bon déroulement. « Depuis mes débuts au CIK, j’effectue des missions sur les festivals. On y trouve une ambiance détendue, de fins d’examens, que j’apprécie. Outre ceux de cette année, j’étais aussi présent précédemment à Werchter, à Dour ou encore aux Francofolies de Spa. Notre appui varie selon l’ampleur du festival et les situations. On peut fournir des cellulaires mobiles, comme effectuer des patrouilles pédestres, être présents aux ronds-points pour fluidifier la circulation ou encore faire de la prévention à l’entrée du festival », détaille-t-il.
Le mot d’ordre reste en tout cas la bienveillance. « Je préfère de loin aller sur un festival que sur une manifestation. Ce type de mission me conforte encore davantage dans l’attrait que j’ai pour le travail en équipe, avec les collègues fédéraux et locaux. Nous sommes là pour apaiser les tensions éventuelles et aider les gens en délivrant des renseignements ou encore en offrant de l’aide en cas de fortes chaleurs. »
Des événements cocasses aussi
Le nombre d’interventions reste en général assez limité. « Notre but n’est pas de faire de la répression mais plutôt de montrer une présence, notamment pour prévenir les échauffourées ou les vols… »
Et l’ambiance se veut toujours bon enfant. « Nous sommes briefés au préalable et un ordre d’opération est établi par le chef du dispositif. Il essaye au maximum de mettre la bonne personne à la bonne place. Par exemple, je connais bien la région de Liège, vu que j’en suis originaire, donc il est intéressant de me mettre sur les Ardentes, par exemple. Et la consigne reste chaque fois la même lorsque l’on intervient : ‘hospitality’. Il s’agit de se montrer fermes mais courtois. »
Les policiers et policières mobilisés sur les festivals repartent parfois avec des anecdotes pour le moins cocasses. « Une année, nous avons ainsi reçu un appel de riverains des Ardentes qui avaient découvert des campeurs installés dans leur jardin au retour de vacances… D’autres festivaliers avaient placé leur tente… au-dessus de leur véhicule. Nous vivons parfois des situations hors du commun ! », sourit Kevin.
Hospitalité, le maître-mot lors des festivals
Le premier inspecteur principal Y. est membre du CIK Limbourg depuis sa création en novembre 2005. Après avoir quitté l’École royale de gendarmerie dans les années 90, il a servi sept ans dans les rangs de l’ancienne légion mobile, des années exceptionnelles selon lui : « C’est là qu’ont été jetés les fondements du sentiment de communauté et de la culture de collaboration. Pendant toutes ces années, on établit des contacts avec des milliers de collègues, y compris au-delà de la frontière linguistique, ce qui contribue aujourd’hui encore à une collaboration efficace. »
Y. a participé à son premier Pukkelpop en 2001. Il faisait alors partie de la Police des Chemins de Fer. « Quand on voit l’évolution du festival au fil des ans, force est de constater que la zone de police LRH (Limburg Regio Hoofdstad) et ses partenaires se sont professionnalisés dans la gestion du Pukkelpop. Cette zone de police a mis en place une bonne coopération opérationnelle avec des partenaires tels que le CIK, qui prête main-forte pour la 19e fois cette année. »
Un microcosme temporaire
En tant qu’unité d’appui, le CIK intervient sur l’ensemble du territoire national dans le cadre de missions très variées. Son personnel est donc en contact avec toutes sortes de personnes. « Les festivals nous montrent le bon côté des gens et de la vie », poursuit Y. « Nous contribuons à la création d’une bulle agréable et amusante où les jeunes, mais aussi les moins jeunes, peuvent profiter de leur temps libre en toute sécurité. Ce microcosme temporaire pose de grands défis à la zone de police concernée et constitue pour nous une belle opportunité de mettre en œuvre sur le terrain tout un travail de préparation minutieux et professionnel. Patrouilles préventives aux entrées et sorties, le long des voies d’accès, repérage des groupes d’auteurs qui n’ont que faire des festivités et de la musique, appui à la salle de commandement, contrôles antidrogue... Nos missions sont multiples et variées mais il s’agit à chaque fois d’une tâche partielle : nous ne faisons jamais rien de A à Z. Si nous attrapons un dealer, par exemple, nous le transférons vers la cellule, mais ça s’arrête là pour nous. L’étroite collaboration avec la recherche locale, l’intervention d’équipes en civil, le partage d’informations en temps réel et le déploiement d’une équipe de drones si nécessaire nous permet de tenir à l’œil les criminels. Il y a aussi les vols, les explosions de bouteilles de gaz dans les campings, les petits incendies, les fêtards ivres... Nous sommes très flexibles et avons déjà acquis beaucoup d’expertise. Il est également nécessaire de pouvoir changer rapidement d’état d'esprit. L’été des festivals du CIK représente une dizaine de week-ends : Groezrock, Graspop Metal Meeting, Tomorrowland, Pukkelpop, Rampage Open Air, Reggae Geel... Chaque festival nous mobilise durant trois ou quatre jours, avec des shifts de 10 heures en moyenne et, parfois, des heures de rythmes de basses à endurer. Le retour à vélo à la maison, dans le silence, est alors plus que bienvenu. »
Des villages dévastés et des habitants en errance
« Je suis fier d’être membre du CIK », poursuit Y. « Lorsque les différents membres du personnel des CIK des provinces se réunissent, nous pouvons mettre en œuvre de manière qualitative et uniforme les scénarios élaborés, y compris au-delà de la frontière linguistique. Les inondations de la Vesdre en 2021, par exemple, ont constitué une épreuve difficile : des villages dévastés et déserts sur des kilomètres, des habitants en errance, dépossédés de tous leurs biens... Les patrouilles effectuées par les différents corps d’intervention pendant des semaines dans ces lieux de désolation étaient remarquables. À chaque fois, ils ont reçu un accueil chaleureux de la part des habitants et des collègues sinistrés. Notre équipe me rend fier ! Les quelque 30 membres du CIK sont très flexibles, prêts à intervenir quand et où on le leur demande, parfois dans des circonstances difficiles : les jours fériés, souvent avant l’aube et avec des shifts compliqués en termes de statut... Il est également remarquable de constater que les collègues plus âgés jouent une fonction d’exemple pour les plus jeunes. Chez nous, il n’y a pas de postes vacants mais lorsqu’il y en a, plusieurs candidats postulent à chaque fois. Très peu de collègues quittent par ailleurs le CIK. Le faible nombre de départs et les nombreux remerciements que nous recevons souvent est pour notre équipe le signe que nous faisons du bon travail. »
Frans Bauer
Nous terminons par une petite anecdote remontant à quelques années... « Lors d’une patrouille au festival Open Air de Neerpelt, nous rencontrons une Néerlandaise qui était complètement paniquée et ne trouvait pas sa route parmi les nombreuses déviations autour du festival », se souvient Y. « Il s’agissait en fait de la choriste principale du chanteur de charme Frans Bauer et sans notre intervention, elle allait être désespérément en retard sur scène. Nous avons donc décidé de l’escorter jusqu’en coulisses et avons reçu les remerciements de Frans Bauer, dont le show avait déjà commencé. Un peu plus tard, il nous a également invités à partager un repas backstage, en guise de remerciement ».