Une modification de la législation belge en matière d’ADN permet une avancée dans une affaire de disparition remontant à 1990 aux Pays-Bas
Plus de 30 ans après la disparition d’Angelique Hendrix, alors âgée de 18 ans et originaire de la ville néerlandaise de Stein, des éléments nouveaux sont apparus : une concordance ADN avec un profil de la banque de données ADN belge a révélé qu’elle n’était plus en vie.
Cette avancée a été rendue possible par la comparaison d’un profil ADN détenu en Belgique avec la base de données I-Familia d’INTERPOL, et ce, grâce à une modification récente de la législation belge en matière d’ADN.
Le 13 juillet 1990, Angélique, alors âgée de 18 ans, enfourche son vélo et quitte le domicile parental, situé dans la Heerstraat à Stein, dans le Limbourg néerlandais, non loin de la frontière belge. Depuis lors, elle n’a plus donné signe de vie. Concernant la suite des événements, les versions diffèrent.
Une concordance ADN récente a révélé, plus de 30 ans plus tard, qu’elle n’était plus en vie. La police néerlandaise poursuit son enquête et souhaite faire la clarté sur ce qui s’est exactement passé. Lire le communiqué de presse et visionner la vidéo ici.
Base de données I-Familia
I-Familia est une base de données ADN hébergée par INTERPOL. Les membres de la famille de personnes disparues (depuis longtemps) peuvent volontairement y faire enregistrer leur ADN. Ces profils ADN sont alors comparés à l’ADN de personnes décédées non identifiées trouvées à l’étranger.
Profil ADN provenant de la Belgique
Le profil ADN figurant dans la banque de données belge provient d’un crâne trouvé le 20 mai 1991 à Maasmechelen, en Belgique, à quelques kilomètres de Stein. À l’époque, l’enquête n’a débouché sur aucune piste concrète. Dans les années 1990 en Belgique, un test ADN n’était pas systématiquement effectué dans les affaires impliquant la police scientifique, mais un échantillon d’ADN a été prélevé sur le crâne en 2012 dans le cadre d’une affaire de disparition à Liège. Aucune correspondance n’a été décelée à l’époque.
Par la suite, la cellule Personnes disparues de la Police Fédérale a demandé le profil ADN et l’a ajouté à la banque de données ADN belge de l’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC). La cellule Personnes disparues s’efforce depuis des années d’ajouter à la banque de données belge le plus grand nombre possible de profils ADN de (parents de) personnes disparues, d’une part, et de dépouilles non identifiées, d’autre part, afin de résoudre les (anciens) cas de disparition à l’aide de ces nouvelles techniques.
En mars 2024, la nouvelle loi belge sur l’ADN est entrée en vigueur, laquelle permet que les profils ADN (des proches) de personnes disparues et des dépouilles soient comparés au niveau international, entre autres via la base de données I-Familia d’INTERPOL. Ainsi, l’ADN du crâne a été partagé avec INTERPOL. Une correspondance a alors été trouvée avec l’affaire de disparition d’Angélique. Les proches d’Angélique avaient déjà transmis leur ADN afin qu’il soit ajouté à la base de données I-Familia. Une fois la correspondance établie grâce à I-Familia, des compléments d’enquête réalisés aux Pays-Bas et en Belgique ont révélé qu’il est certain à 100 % qu’il s’agit d’Angélique.
Cette découverte a permis aux proches d’en savoir un peu plus sur le sort de la jeune femme, mais l’incertitude reste totale concernant la date et les circonstances du décès. La police et le ministère public néerlandais espèrent qu’il existe encore des témoins disposés à partager ces informations. Une récompense de 30 000 euros est offerte à cette fin.
Première correspondance
Pour les Pays-Bas et la Belgique, il s’agit de la première correspondance trouvée grâce à la base de données I-Familia, créée spécifiquement pour élucider les cas de disparition de personnes.