Investir dans la crypto : attention, méfiance !
Investir dans la cryptomonnaie peut s’avérer tentant. Cependant, d’importants risques existent. En ce mois de la cybersécurité, nous vous rappelons quelques conseils.
Comme nous vous l’évoquions dans le cadre de la campagne menée par Safeonweb et ses partenaires, dont la Police Fédérale, les offres d’investissements, notamment en cryptomonnaie, ne cessent de se multiplier.
Et bon nombre d’arnaques pullulent sur les réseaux sociaux. « Quand vous voyez soi-disant un ancien premier ministre vous faire miroiter qu’avec 250 euros d’investissement, vous pourrez gagner plus de 16 000 euros par mois, il faut se dire que ce n’est pas cohérent ! », annonce Filip Lacroix, expert en cryptomonnaie à la Federal Computer Crime Unit.
Les signaux d’alarme
Plusieurs indicateurs permettent de repérer les pièges :
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Des rendements élevés garantis : « Le mot ''garanti'' lorsque l’on parle d’investissement dans les cryptomonnaies indique d’avance qu’il s’agit d’une escroquerie, car c’est impossible. Ca doit être un signal », affirme Filip Lacroix.
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Du marketing excessif pour le produit proposé ;
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Vous êtes contacté par un inconnu ;
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On vous propose de l’argent gratuitement ;
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Le portefeuille est géré par un tiers : « Il faut garder en tête que si une autre personne a la responsabilité de votre ''wallet'', elle peut toujours avoir besoin de récupérer votre argent… »
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Un excès d’assistance : « Un employé ne peut clairement pas vous consacrer toute une journée. S’il reste en ligne très longtemps, ce n’est pas normal… »
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Une pression d’agir rapidement (Fear of Missing Out : l’escroc joue sur la peur de louper une offre incroyable) ;
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L’absence d’adresse physique de la société ;
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L’utilisation de noms connus (sauf peut-être Elon Musk qui investit dans la crypto…) pour faire la promotion du produit.
De nombreux risques
S’il ne les déconseille pas totalement, Filip Lacroix émet des réserves par rapport aux cryptomonnaies. « J’ai l’impression que cette monnaie a été inventée par les criminels. » La cryptomonnaie se base en effet sur des adresses anonymes. « Vous recevez un numéro très long en guise d’identifiant ». Et il n’existe aucune banque classique pour vous accompagner. « Vous êtes le seul responsable, donc il faut réfléchir à deux ou trois fois avant d’en acheter car personne ne peut vous aider en cas de problème… », avance le spécialiste.
Sans compter que les criminels vont essayer de s’emparer de votre clé privée à l’aide de phishing ou en prenant le contrôle de votre portefeuille (« wallet ») lors de sa création, sans oublier la recovery room…
Des vérifications importantes
Saviez-vous qu’il existe quelque… 20 millions de cryptomonnaies différentes en circulation ? Si vous êtes tenté d’en acquérir une, il est tout d’abord primordial de connaître votre vendeur (adresse physique de l’entreprise connue ? Est-elle située en Belgique ?) « Depuis combien de temps l’entreprise existe-t-elle ? Si elle n’a qu’un an voire moins, méfiez-vous ! », prévient Filip Lacroix.
N’hésitez pas non plus à regarder si elle est référencée à la Banque Carrefour des Entreprises, vérifiez si le numéro de téléphone correspond à celui repris sur le site internet officiel et si l’adresse e-mail semble bien professionnelle. Renseignez-vous sur les personnes qui vendent les produits financiers : qui sont-ils ? Quel est leur parcours ? Effectuez une recherche inversée sur Google pour savoir si les photos publicitaires utilisées sont vraies.
Dernier conseil qui en résume beaucoup d’autres : « Pour investir en crypto, il faut s'y connaitre vraiment. Si on ne sait pas la gérer soi-même, il est risqué d’en acquérir », ajoute le commissaire Christophe Axen, chef de service adjoint de la Regional Computer Crime Unit (RCCU) de Liège.
Victime : que faire ?
Si vous êtes malheureusement tombé dans un piège et avez perdu de l’argent : déposez plainte ! « Il y a de grandes chances pour que le criminel soit connu de nos services. S’il se trouve en Belgique et même en Europe, il y a une possibilité qu’on le retrouve. Il ne faut en tout cas pas hésiter à déposer plainte et on fera le maximum ! », souligne Filip Lacroix.
Pour la suite, placez vos fonds restants en lieu sûr, changez vos mots de passe, conservez un maximum d’informations utiles : fichiers, historique complet, adresses cryptographiques, captures d’écrans ou photos du site web. Et surtout, ne donnez pas d’argent supplémentaire pour récupérer le vôtre…
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