« Sharenting » : attention aux pédophiles lorsque vous partagez des photos de vos enfants !

Peut-être avez-vous déjà succombé au « Sharenting » ? Méfiez-vous car partager des photos et vidéos de vos enfants mineurs sur internet n’est clairement pas sans risque…  

« Sharenting » : attention aux pédophiles lorsque vous partagez des photos de vos enfants !

Association de « sharing » et « parenting », le « sharenting » consiste à partager des photos ou vidéos de vos enfants mineurs sur les réseaux sociaux. Si la pratique vient certainement d’une bonne intention et notamment celle de montrer à la famille et aux amis combien les enfants grandissent, elle n’est clairement pas sans risque. 

Comme nous indique une enquête du Conseil Français des Associations pour les Droits de l’Enfant, « 50 % des photos publiées sur les forums pédopornographiques sont en effet des clichés pris par les parents et partagés publiquement sur leurs réseaux sociaux. »  

Une autre étude de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique renseignait en 2023 que53 % des parents français avaient déjà diffusé du contenu sur leur enfant, et 91 % d’entre eux avait commencé entre la naissance et les 5 ans de leur enfant.Une autre étude menée par l’agence britannique OPINIUM en 2018, renseignait même qu’aux 13 ans de leur enfant, les parents britanniques sondés avaient déjà publié en moyenne 1 300 photos de lui sur les réseaux sociaux… 

Des constats et comportements préoccupants qui poussent à rappeler que la prudence est de mise. 

Des questions à se poser 

Tout d’abord, posez-vous la question de savoir si votre enfant est d’accord de voir apparaître sa photo sur les réseaux. En effet, s’il n’a pas donné son consentement au parent, il pourrait théoriquement le poursuivre en justice… «  Le droit au respect de la vie privée est un droit de l’Homme et par conséquent, c’est également un droit important de l’enfant », rappelle ainsi Child Focus. « Demandez l’autorisation de votre enfant pour partager une photo. Les jeunes enfants peuvent difficilement en juger, mais vous serez surpris par la rapidité à laquelle ils expriment une opinion. Les enfants de 7-8 ans sont déjà en mesure de le faire. Plus ils sont âgés, plus leur opinion à ce sujet est affirmée », indique Child Focus. 

Des conseils à rappeler 

Quoi qu’il en soit, ne publiez surtout pas de photos de votre enfant dénudé ou dans des poses suggestives… De plus, ce que nous trouvons mignon ou amusant ne l’est peut-être pas pour notre enfant ou ne le sera peut-être plus dans les prochaines années…  

En outre, êtes-vous sûr d’avoir suffisamment sécurisé votre compte pour empêcher la diffusion des photos à l’extérieur de la sphère de vos « amis » ? Si oui, connaissez-vous tous vos « amis » ? Soyez également prudents avec les photos qui permettent une localisation de vos enfants (pensez notamment à l’arrière-plan). Certains prédateurs peuvent en effet tenter d’entrer directement en contact avec eux…  

A tous ces risques s’ajoutent également ceux liés à l’intelligence artificielle. En effet, les enfants pourraient tout à fait voir leur image modifiée à des fins criminelles…  

 

En bref, si vous souhaitez vraiment partager un moment de vie avec votre enfant sur les réseaux sociaux, n’hésitez pas à lui cacher le visage à l’aide d’un émoji, ou publiez des photos de lui de dos, par exemple. 

Plus généralement, nous vous recommandons de privilégier les discussions privées pour le partage de photos. Et même dans ces cas-là, le risque zéro n’existe pas. Les photos Whatsapp peuvent ainsi s’enregistrer dans les téléphones de vos contacts. Et qu’adviendra-t-il en cas de perte de l’appareil ou de piratage des données ? 

Victime : que faire ? 

De façon générale, une personne ne peut théoriquement pas repartager une photo ou une vidéo sans le consentement de la personne concernée. « Même si la photo a été publiée sur un profil public, cela ne vous donne pas le droit de la diffuser ailleurs. N’hésitez donc pas à faire valoir votre droit à l’image si vous n’êtes pas d’accord avec une republication », rappelle Infor Jeunes.  

Si vous constatez un fait ou en êtes victime, n’hésitez jamais à le déclarer à votre zone de police. Si cela concerne des mineurs, prenez contact avec Child Focus qui met notamment à disposition une page dédiée aux violences sexuelles visant les enfants et les jeunes.  

Parlez-en autour de vous  

Partez du principe que communiquer est la meilleure solution pour votre enfant mais aussi pour l’entourage. En effet, n’hésitez pas à parler du respect de la vie privée sur les médias sociaux avec vos amis, avec l’école de votre enfant, dans les clubs sportifs ou les mouvements de jeunesse qu’il fréquente. Parce que la conscientisation reste le meilleur remède.