Sécurité routière : attention aux véhicules prioritaires

Quand on entend un véhicule prioritaire approcher, on n’est pas toujours très à l’aise et on ne sait pas toujours comment se comporter. Rappelons les règles et conseils concernant cette situation assez courante finalement !

Sécurité routière : attention aux véhicules prioritaires (Source : Mikhail Nilov sur Pexels.com)

Tout d’abord, le Code ne vous impose une réaction que dans un seul cas précis, à savoir quand les feux bleus et la sirène fonctionnent simultanément. Dans ce cas, et dans ce cas seulement, le véhicule prioritaire est en mission prioritaire. 

Donc, si un véhicule prioritaire n’a que les feux bleus allumés, on ne doit rien faire de particulier. Au besoin, le conducteur du véhicule prioritaire ajoutera la sirène s’il veut demander qu’on lui cède le passage. Donc, quand l’un et l’autre fonctionnent simultanément, vous devez céder le passage et au besoin vous arrêter. Le Code n’est pas plus précis, c’est donc à vous d’analyser au moment même ce qu’il y lieu de faire pour dégager au plus vite la route. Essayez notamment de vous coordonner avec les autres conducteurs, pour éviter l’anarchie. 

Mais est-ce qu’on attend de vous que vous vous écartiez à tout prix, en montant par exemple sur le trottoir ? En principe, on n’est pas supposé commettre d’infractions pour céder le passage, et encore moins se mettre ou mettre en danger d’autres usagers. En pratique, dans certaines situations, s’écarter sur la bande d’arrêt d’urgence par exemple, pour laisser passer une ambulance, ne sera pas perçu négativement, pour autant qu’on ne crée aucun danger pour autrui. 

Il y a aussi le cas particulier des bouchons, pour lesquels le Code de la route impose une méthode à suivre depuis quelques années, à savoir le couloir de secours. En cas de formation de files, comme à l’heure de pointe par exemple, on demande aux usagers circulant sur les chaussées à plusieurs bandes de circulation d’élargir le plus possible l’espace entre les deux bandes situées le plus à gauche. Ça doit être fait spontanément, ce qui est loin d’être déjà le cas actuellement. Ça permet pourtant de ne plus trop devoir se poser de questions quand un véhicule prioritaire arrive par l’arrière. Si vous avez serré au maximum du bon côté dès votre arrivée dans la file, l’arrivée du véhicule en mission prioritaire ne vous préoccupera souvent plus beaucoup. 

Le couloir de secours ne facilite pas que le passage des véhicules d’urgence, mais aussi des motos qui ont l’autorisation de remonter les files. Voilà donc au moins deux bonnes raisons de respecter ce fameux couloir de secours.

Une question qu’on est en droit de se poser, c’est est-ce que le conducteur du véhicule prioritaire peut faire ce qu’il veut en mission prioritaire ? Depuis une modification assez récente du Code, il peut faire beaucoup de chose, car la plupart des véhicules prioritaires peuvent déroger à la grand majorité des règles de Code de la route. Il y a tout de même une petite liste de choses qu’il ne pourra jamais faire, comme traverser un passage à niveau fermé ou ne pas respecter les injonctions d’un agent qualifié. Mais attention, cette vaste dérogation ne dispense pas le conducteur du véhicule prioritaire de faire preuve de raison ! La jurisprudence montre au contraire que le conducteur d’un véhicule prioritaire doit faire preuve d’un minimum de prudence, même dans son envie de ne pas perdre de temps ! 

 

Commissaire Olivier Quisquater

Police de la Route

 

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  • Plan national de sécurité 2022-2025 - Le sujet de cet article s’inscrit dans la lutte contre le phénomène Sécurité routière