Faux policier, faux procureur du Roi mais vraie arnaque…
Le parquet de Charleroi, la Police Judiciaire Fédérale et la zone de police du Tournaisis tirent la sonnette d’alarme face à une arnaque utilisant l’identité de l’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT) et impliquant notamment un faux policier et un faux procureur du Roi.

En juillet dernier, la zone de police du Tournaisis mettait la première en garde face un nouveau modus operandi utilisé par les cybercriminels. « Dans un premier temps, vous allez recevoir un appel téléphonique d’une personne prétextant travailler pour l’IBPT. Cette personne vous informera qu’un dossier est ouvert auprès de leur service concernant une fraude. L’IBPT vous mettra directement en communication avec un(e) inspecteur(trice) travaillant à Arlon », expliquait la zone de police sur sa page Facebook.
Le policier ou la policière vous demandera alors votre numéro de carte d’identité ou encore des coordonnées bancaires. Cette personne vous indiquera que vous êtes lié à un dossier de fraude (usurpation d’identité ou blanchiment d’argent) et qu’un dossier est ouvert contre vous. Dans certains cas, ils évoqueront un abonnement téléphonique frauduleux, comme le renseignaient récemment le parquet de Charleroi et la Police Judiciaire Fédérale, tirant à leur tour la sonnette d’alarme.
Les arnaqueurs proposeront aux victimes de « sécuriser leurs communications » en utilisant Teams, en installant des applications de cryptomonnaies et un VPN, en transmettant bien sûr les identifiants…
Un faux procureur du Roi
Enfin, vous entrerez soi-disant en contact avec un procureur du Roi. « Il commencera par vous intimider en expliquant que les faits sont graves et que vos biens seront saisis et que vous irez en prison. Pour montrer votre bonne coopération, il vous demandera d’énumérer vos biens financiers. Une fois cela fait, il vous expliquera que l’on peut éteindre l’action publique en payant une certaine somme d’argent », explique encore la zone de police du Tournaisis. Il vous invitera alors à verser les montants sur des comptes soi-disant officiels, à effectuer des transferts de fonds en cryptomonnaie ou encore à ouvrir de nouveaux comptes.
Mais les arnaqueurs ne s’arrêteront pas là. « Pour rendre plus réaliste la fraude, ils vous enverront sur votre boite mail, une clause de confidentialité, un mandat d’arrêt et une ordonnance de gel des avoirs financiers. » Les auteurs prétendront aussi que vous ne devez pas appeler la Police Locale car elle est corrompue... Quant au faux policier, il vous demandera de lui faire part de toutes vos actions via Teams, et de multiplier toujours plus les sommes d’argent...
Rappels importants
Ni le parquet, ni la police ne vous réclameront d’informations sur vos comptes bancaires par téléphone, par SMS, Whatsapp, ou même par mail, encore moins via Teams...
Les autorités ne vous demanderont jamais non plus d'installer des applications, de communiquer des identifiants personnels ou de transférer des fonds.
Si vous recevez ce genre d’appel, ne donnez aucune information personnelle ou bancaire et si possible, notez le numéro de l’appel avant de raccrocher.
Si vous recevez un mail, n’ouvrez aucune des pièces-jointes !
En cas de doute, contactez votre zone de Police Locale via son numéro officiel, même si l’on vous prétend qu’elle est corrompue…
Et si c’est trop tard ?
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Vous avez transmis des informations bancaires confidentielles ou effectué un paiement ? Contactez immédiatement Card Stop au 078 170 170 et votre banque.
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Si vous avez payé via une carte de crédit, contestez via macarte.be.
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Portez plainte auprès de votre Police Locale.
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Toute tentative d’escroquerie est à signaler via suspect@safeonweb.be