Appui aérien: Vitrine de la Police Intégrée
Dans le cadre de la campagne #respectmutuel, fil rouge de notre calendrier 2022, menée à la fois en interne et par le SPF Intérieur, nous nous intéressons en avril à la Direction d’appui aérien (DAFA). Cette dernière peut compter sur la plus profonde estime de la population et des collègues au sein de la Police Intégrée, surtout lorsqu’une personne disparue est retrouvée saine et sauve grâce à un hélicoptère de la police. Pour la nouvelle directrice de DAFA, la commissaire divisionnaire Pascale Dereeper, le respect est la plus belle de toutes les valeurs : à ses yeux, les membres de son personnel, qui forment un noyau indissociable, sont tous aussi importants. Pour en apprendre davantage, nous nous sommes entretenus avec elle, la mécanicienne d’hélicoptère Ella Schets et la Tactical Flight Officer (TFO) Jessie Gevaert.
Le 1er juin 2021, la commissaire divisionnaire Pascale Dereeper est devenue directrice de DAFA. Elle est à la tête de 45 membres du personnel ; avec elle, son unité compte sept femmes. Qu’ils soient pilotes, TFO, mécaniciens ou CALog (pour la logistique et le GRH), tous peuvent compter sur son respect. « Je mets tout le monde sur un pied d’égalité, à condition de faire de son mieux », déclare-t-elle. « Ici, chaque fonction a son importance. Le respect entre collaborateurs et pour le travail de chacun est nécessaire : l'un ne va pas sans l'autre. Un pilote est incapable de voler si les mécaniciens ne contrôlent ou ne réparent pas les appareils. Lorsque l'on comprend le travail de l'autre, le ressentiment est nettement moindre. Dans notre unité, qui n’est pas la plus facile, se retrouvent différentes générations, et cette situation est parfois source de divergences d’opinion. »
Une équipe avec pilote
L’inspectrice Jessie Gevaert est entrée dans l’histoire en devenant la première femme occupant une fonction de TFO au sein de DAFA. Elle a achevé sa formation avec succès l’été dernier, après quelques mois de retard en raison de la crise du coronavirus. Là-haut dans le ciel, elle commande la caméra, guide le pilote (à l’aide de systèmes informatiques embarqués destinés à l’aéronautique) et s’occupe des radiocommunications. « Dans les airs, le pilote et moi ne formons qu’une équipe. Lors d’une opération de recherche, par exemple, nous nous concertons sur la méthode de travail que nous allons appliquer. Le courant passe mieux avec certains pilotes qu’avec d’autres... Le pilote et le TFO ont tous deux un rôle important et équivalent à bord de l’appareil. Nous avons besoin l’un l’autre pour mener à bien notre mission. Heureusement, la plupart sont parfaitement disposés à chercher des solutions ensemble et proposent dès lors de bonnes idées. L’intérêt que je porte à la mécanique des hélicoptères – et le fait que je passe le plus clair de mon temps au rez-de-chaussée – n’est pas toujours très apprécié. Comprendre le travail de l’autre est la clé du respect mutuel. »
Ouverture d’esprit
« Nous sommes suffisamment adultes pour expliquer à un collègue qu’il dérange », plaisante Ella Schets. Du haut de ses 21 printemps, Ella est la benjamine de DAFA ; elle n’a été engagée comme mécanicienne qu’en septembre 2021 (mais quittera l’unité le cœur gros en septembre 2022 afin de décrocher sa licence commerciale à l’étranger). « Lorsqu’on est occupé à des tâches critiques qui requièrent beaucoup de concentration, on n’hésite pas à le faire savoir. Moi-même je fais également le tour de tous les bureaux de tous les étages pour éviter de rester sur mon îlot. Plus on en apprend du travail des autres, mieux on se comprend et plus on est en mesure de résoudre facilement les problèmes. L’écart générationnel au sein de notre équipe (d’une dizaine) de mécaniciens ne me frappe pas : chacun est traité avec respect. Je n’ai aucun problème à demander conseils aux "anciens" ; ils sont ouverts d’esprit et ont le sens de la communication. »
Confiance aveugle
« Nous avons une équipe de feu ici », ajoute la directrice. « Et cela vaut pour chacun des collaborateurs de l’appui aérien. Ce sont tous d’excellents travailleurs qui peuvent compter les uns sur les autres. Tous se donnent corps et âme et font également preuve d’une grande flexibilité : lors des inondations de l’été dernier, par exemple, des collègues sont même revenus de leurs congés pour prêter main-forte. Ils se font également une confiance aveugle : c’est primordial, car ils ont littéralement la vie de chacun entre leurs mains. Bien entendu, il existe quelques jeux d’ego, mais où n’y en a-t-il pas ? L’ambiance peut parfois être électrique et il faut avoir du répondant pour pouvoir affronter les remarques. Les nombreuses blagues qui fusent n’ont jamais rien de personnel et ne servent qu’à détendre l’atmosphère. »
« Les femmes trouveront ici le respect nécessaire », poursuit Jessie. « Si on t’attaque, c’est sur ton travail, pas parce que tu es une femme. Il faut savoir répondre directement à certains... Beaucoup de personnalités différentes sont concentrées ici et se marient à merveille. Tout le monde se sent en sécurité et nous formons tous une bonne équipe. Nous avons aussi beaucoup de liberté. Il faut faire de nombreux sacrifices pour pouvoir intégrer DAFA, mais une fois qu’on y est, c’est tout simplement fantastique. J’ai un job de rêve : travailler pour la police et voler dans les airs, que souhaiter de plus ? »
Enfant, Pascale Dereeper rêvait de devenir pilote, mais ses yeux ne l’entendirent pas de cette oreille... Depuis sa nomination comme directrice, seules deux femmes ont rejoint les rangs de DAFA. Est-ce un hasard ? « Elles étaient tout simplement les meilleures candidates », répond-elle fermement. « La discrimination positive, ça ne m’intéresse pas. Je prends le meilleur candidat, mais la sauce doit prendre : un nouveau membre du personnel doit absolument s’intégrer dans le groupe, surtout dans le nôtre... »
Une vitrine pour l’ensemble de la GPI
« Près de la moitié des missions d’appui aérien sont effectuées à la demande de la Police Fédérale, l’autre moitié de la Police Locale », explique la directrice en examinant les chiffres. « Nous ne choisissons pas nos missions et tout le monde est égal devant la loi. En 2021, nous avons accompli 1 180 missions, soit quelque 1 512 heures de vol. Toutefois, ce chiffre est légèrement réduit en raison de la crise du coronavirus : lors d’une année "normale", le compteur tourne autour des 2 000 heures de vol. 82 % de ces heures sont consacrées intégralement aux opérations (missions) ; les heures restantes servent aux entraînements, aux instructions (enseignement) et à l’entretien. Les mécaniciens aussi doivent embarquer à bord des appareils pour vérifier, par exemple, si les réparations ont été effectuées correctement. »
L’hélicoptère de la police est très bien accueilli partout où il atterrit. « Les gens sont en admiration », explique Jessie. « Ils veulent toujours se prendre en photo avec l’hélicoptère. »
« Il est vrai que nous avons le respect de la population et des collègues », ajoute Pascale Dereeper. « Nous recevons de nombreux remerciements, surtout lorsque nous avons sauvé une vie. Mais nous ne constituons qu’une fraction de l’équation : seule la synergie de différents services permet d’aboutir à des résultats positifs. Ces derniers devraient d’ailleurs être plus souvent mis en lumière. Nous sommes une belle unité, au travail gratifiant et au rayonnement positif, une unité qui fascine. Dès lors, pourquoi ne pas la mettre davantage sur le devant de la scène ? Bien souvent, l’actualité relaye une image peu reluisante de la police. Alors, pourquoi ne pas exposer les côtés positifs de son travail ? C’est une bonne publicité indirecte pour l’ensemble de la Police Intégrée ! »
Family Day le 17 septembre
Ella Schets estime que le travail à la Direction d’appui aérien n’est pas suffisamment mis en vitrine. Ella et la TFO Jessie Gevaert ont obtenu un diplôme de bachelier en aéronautique, l’une avec orientation en technologie aéronautique, l’autre avec orientation aspirant pilote de ligne. « J’ignorais que travailler à DAFA était une possibilité. »
« Il faudrait que notre unité s’ouvre un peu plus », estime Jessie Gevaert. « Pourtant, DAFA accueille beaucoup de visiteurs », conclut la directrice. « Nous recevons toujours énormément de demandes. Elles sont cependant trop nombreuses pour que nous puissions toutes les honorer. Mais une journée portes ouvertes sera organisée le 17 septembre à l’occasion du Family Day ! Tout le monde – le public comme les collègues – sera le bienvenu pour venir découvrir DAFA. Cette journée sera une occasion idéale pour présenter notre façon de travailler et sera surtout intéressante pour nos futurs collègues. DSU, la Direction des unités spéciales (qui célèbre son 50e anniversaire cette année, NDLR), participait également à l’événement, lors de l’édition précédente, pour effectuer quelques démonstrations aux côtés de DAFA. Les deux directions forment une bonne équipe et témoignent d’un respect mutuel. Nous espérons qu’elle sera encore de la partie cette année. »