Sécurité routière : un conducteur vous colle à l’arrière…

Cela nous ramène tout d’abord à reparler des distances de sécurité. Le Code de la route demande de garder une distance de sécurité suffisante pour pouvoir s’arrêter en cas d’obstacle prévisible, sans pour autant fixer une distance en mètres, sauf pour les poids lourds sur autoroute (50m). On recommande de laisser un espace qui correspond à ce que parcourt un véhicule en 2 secondes. En conditions normales de circulations, c’est la distance minimale de sécurité idéale. On peut la matérialiser en prononçant les fameux « un crocodile, deux crocodiles » dont on a déjà si souvent parlé. Pourquoi deux secondes ? La première seconde correspond au temps de réaction d’un conducteur normalement attentif, et la deuxième seconde va permettre d’absorber les différences de qualité de freinage d’un véhicule et d’un conducteur à l’autre. 

Bien entendu, quand on est collé de près, c’est impossible de dialoguer avec le conducteur derrière soi pour le lui rappeler. Et de tout façon, pas sûr qu’il le comprenne. Que faire alors ? 

Certainement pas accélérer au risque de dépasser les limitations ou de rouler à une vitesse inadaptée aux circonstances. Si vous roulez déjà à une vitesse confortable, gardez-là. Mais prenez soin d’augmenter la distance de sécurité avec le véhicule qui précède. Pourquoi ? Car si ça freine d’urgence devant vous, vous pourrez étaler votre freinage et moins risquer de vous faire emboutir par le véhicule qui vous colle. Si vous avez le mauvais réflexe d’accélérer et de vous rapprocher vous-même du véhicule devant vous, c’est la bonne combinaison pour une collision en chaîne si ça freine brusquement. 

Ce qu’il ne faut certainement pas faire non plus, c’est de l’obstruction volontaire ou donner des coups de frein. Restez zen, et ne basculez pas du côté obscur de la conduite ! 

Pour le fait de se faire coller ou dépasser par la droite là où c’est interdit, peut-on porter plainte à la police ? Ce n’est pas interdit, mais ça a peu de chance d’aboutir à quelque chose. A moins d’être un agent qualifié dont les déclarations font foi jusqu’à preuve du contraire, ce sera parole contre parole. En cas de souci plus grave encore avec un usager, si vous disposez d’une dash-cam ou de témoignages, cela pourra par contre être utile pour donner du poids à vos déclarations.

Commissaire Olivier Quisquater

Police de la Route

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• Plan national de sécurité 2022-2025 - Le sujet de cet article s’inscrit dans la lutte contre le phénomène Sécurité routière