Démantèlement d'un réseau criminel de trafiquants d'armes
Depuis novembre 2024, les enquêteurs de la division Propriétés de la PJF du Limbourg, sous la direction du juge d’instruction, ont dans le collimateur un trafic international d’armes (armes de poing et armes de guerre).

Le vendredi 9 mai, un total de 20 perquisitions ont été menées dans ce cadre par la Police Judiciaire Fédérale, sous les ordres du juge d’instruction. Cette opération a été planifiée un jour où devait avoir lieu une importante livraison d’armes à feu. Les perquisitions se sont déroulées à Heusden-Zolder, Beverlo et Genk. La PJF du Limbourg a reçu l’aide de l’Appui canin, ainsi que de différents services d’ordre et unités spécialisées. Diverses armes à feu ont été découvertes. Ces armes illégales étaient destinées à des personnes issues du milieu criminel, mais aussi à de simples amateurs non-détenteurs d’un permis en bonne et due forme. Pour livrer leur marchandise, les suspects communiquaient via différents canaux (Telegram, Snapchat...). Ces plateformes en ligne jouent un rôle essentiel dans le commerce illégal d’armes.
Deux suspects ont été arrêtés lors d’une de ces perquisitions. Il s’agit de deux très jeunes hommes actifs dans le commerce d’armes à feu automatiques et semi-automatiques. Ces derniers pouvaient même se procurer des lance-roquettes.
Le trafic d’armes : une problématique internationale
L’enquête, particulièrement approfondie, a permis d’établir que l’organisation avait des ramifications dans plusieurs pays européens. Les criminels disposaient de connexions dans toute l’Europe et étaient capables d’acquérir un véritable arsenal. L’enquête a également révélé une collaboration avec des fournisseurs étrangers (deux personnes originaires d’Autriche), qui ont été identifiés et arrêtés. Les enquêteurs ont collaboré avec Europol et la police autrichienne (en particulier le DSN, pour Dienststelle für Staatsschutz und Nachrichtendienst, soit le service en charge de la sécurité de l’État et du renseignement). Il s’agit d’une unité spéciale axée sur la lutte contre les menaces terroristes.
Le trafic illégal d’armes demeure un problème de taille en Belgique, avec des implications aux niveaux national et international. C’est une problématique complexe, en lien avec la criminalité organisée, le terrorisme et les réseaux transfrontaliers. Les autorités belges collaborent avec des partenaires internationaux pour lutter contre ce commerce illégal, mais l’émergence de nouvelles technologies et de nouveaux itinéraires de contrebande compliquent toujours plus leur tâche.
L’ouverture des frontières au sein de l’espace Schengen rend par ailleurs très difficile le contrôle des importations d’armes. De nombreuses armes arrivent d’Europe de l’Est, souvent en pièces détachées, et sont assemblées ultérieurement.
Labo de production de drogues de synthèse et de cigarettes illégales
Outre un trafic illégal d’armes, l’opération a également permis de mettre au jour un laboratoire actif de drogues synthétiques au beau milieu d’un quartier résidentiel à Beverlo. Pas moins de 450 kilos de produits finis ont été découverts sur place, pour une valeur marchande de 4 500 000 euros. Au moment de l’intervention, deux chimistes étaient en train de fabriquer de la 4-CMC.
La 4-CMC, mieux connue sous le nom de cléphédrone, est l’une des cathinones synthétiques les plus répandues. Il en existe plusieurs types en circulation aujourd’hui, mais elles sont toutes fondamentalement identiques. Ce sont en effet le ou les précurseurs qui déterminent le type de cathinone de synthèse produit. Une enquête plus poussée devra révéler exactement quel précurseur a été utilisé, car les organisations criminelles font souvent usage de fausses étiquettes.
Les précurseurs sont ensuite mélangés à de la méthylamine et à divers autres solvants afin de former une base, qui est alors séparée afin d’y ajouter d’autres produits. La dernière étape, la cristallisation, consiste à séparer les liquides et à les laisser sécher pour obtenir le produit fini. Ce processus dégage de nombreuses substances nocives et dangereuses. L’expertise dans ce domaine sera par conséquent encore plus importante à l’avenir, car notre province semble toujours très touchée par le phénomène.
Seule l’unité spécialisée de la DSU à Bruxelles est habilitée à pénétrer dans un laboratoire de drogue en activité. Les dangers inhérents à ces laboratoires sont nombreux : les personnes qui dorment ou vivent dans ces lieux respirent des fumées toxiques jour après jour, sans parler du risque d’explosion. Les deux chimistes arrêtés travaillaient sans équipements de protection, alors que le produit est particulièrement nocif et irritant pour les yeux.
La découverte d’un tel produit fini est exceptionnelle. Les demandes de détection de cathinones par des chiens drogues étant de plus en plus fréquentes, ce produit fini sera dès lors utilisé pour l’entraînement des chiens.
Un entrepôt de cigarettes illégales a en outre été découvert. Les services de douane ont fourni l’appui nécessaire pour éliminer celles-ci. L’enquête subséquente devrait permettre d’en savoir plus sur leur origine.
La province verte, couverture d’organisations criminelles
En deux semaines à peine, la Police Judiciaire Fédérale du Limbourg a mené plusieurs actions ciblant la criminalité grave. Bien que cette province soit plutôt connue pour sa tranquillité et ses paysages verdoyants, les enquêtes montrent que la criminalité organisée y est également active.
Souvent considérée comme purement liée à la drogue, la problématique s’avère en réalité plus vaste et plus complexe. Ce dossier montre clairement que la région est également touchée par le trafic d’armes international. Cela indique que la nature et l’ampleur de la criminalité organisée dans le Limbourg sont graves et nécessitent une attention particulière.
Poursuite de l’enquête
L’enquête sur le commerce illégal d’armes à feu a révélé des ramifications dans plusieurs pays européens, dont les Pays-Bas, la France, l’Autriche et l’Allemagne. L’enquête se poursuit en collaboration avec Europol, afin de retracer l’origine des armes et d’en déterminer les acquéreurs.
Point de contact anonyme « drogue » du Limbourg
Ensemble contre la criminalité liée à la drogue : police, justice et citoyens
La production de drogues, plus particulièrement synthétiques, est un problème croissant, y compris dans le Limbourg. Elle impacte notre sécurité, notre santé et notre environnement : véhicules incendiés, dépôts de déchets chimiques, pollution du sol... La production de drogue est néfaste pour l’ensemble de la société. Tout signalement d’activité suspecte ou de dépôt sauvage de déchets est dès lors essentiel et peut faire la différence.
Le point de contact anonyme « drogue » du Limbourg permet de signaler anonymement tout indice de production de stupéfiants (dépôts sauvages, laboratoires, plantation de cannabis). Vous remarquez une activité nocturne dans une maison inhabitée de votre rue ? Vous constatez une odeur suspecte ?
Deux manières de procéder s’offrent à vous :
- Un numéro d’appel gratuit 0800 20 877
- Un formulaire de signalement en ligne
Chaque signalement compte et tous seront examinés !
Synthès des résultats:
- Perquisitions : 20
- Arrestations: 11
- Comparutions : 7
- Mise sous mandat d'ârret: 7
- Deux personnes (de nationalité polonaise) ont été arrêtées dans le laboratoire de drogues synthétiques.
- Cinq personnes, dont deux Autrichiens et trois Belges, ont été arrêtées dans l'affaire des armes. L'enquête a révélé que les suspects autrichiens seraient les fournisseurs des armes.
Saisies:
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Armes:
- 4 mitraillettes automatiques (Kalachnikov)
- 13 pistolets
- 4 armes longues
- 2 pistolets d’alarme
- 1 revolver
- 4 chargeurs pour armes de guerre
- 16 chargeurs pour armes à feu
- 2 armes contondantes artisanales (matraques)
- Drogues : 450 kilogrammes
- Argent liquide : environ 25 000 EUR
- Véhicules : 3