Classic 21 Sécurité : Cyclistes admis, mais pas rois !

Les cyclistes et les usagers assimilés aux cyclistes sont des usagers faibles et forts à la fois. Ils sont faibles par rapport aux véhicules motorisés, mais ils sont forts par rapport aux piétons. Avec ces derniers, la cohabitation n’est pas toujours simple, car les cyclistes ont parfois tendance à faire naître auprès des piétons ce qu’ils détestent pourtant subir de la part des automobilistes, c’est-à-dire un sentiment d’insécurité causé par leur comportement téméraire ou envahissant.

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Prenons l’exemple des trottoirs : ceux-ci sont le domaine privilégié des piétons, surtout en ville. En agglomération, seuls les cyclistes de moins de 10 ans ont la possibilité de circuler sur un trottoir, tout en faisant attention aux piétons. Pourtant, il n’est pas rare que les piétons doivent composer avec des cyclistes adultes, ou des utilisateurs d’engins de déplacements assimilés aux cyclistes, qui zigzaguent entre eux sur le trottoir, parfois à bonne vitesse. Alors que le cycliste lambda reproche souvent aux automobilistes de le mettre en danger, voilà qu’il fait parfois de même le piéton, ce qui est un comble !

Autre situation, la zone piétonne : elle est parfois ouverte aux cyclistes, mais ceux-ci oublient que c’est sous conditions. En effet, la vitesse maximale autorisée dans une zone piétonne est l’allure du pas, y compris pour les cyclistes, et ces derniers doivent même mettre pied à terre si la densité de piétons est importante. Je ne sais pas vous, mais je vois rarement ces deux conditions respectées par les cyclistes dans les zones piétonnes.

Troisième exemple, le passage pour piétons : si rien dans le code n’interdit aux cyclistes de les emprunter, ils doivent se souvenir que le piéton y est roi, mais aussi qu’ils ne bénéficient d’aucune priorité par rapport au trafic tant qu’ils sont sur leur selle. La meilleure solution pour un cycliste qui veut changer de côté de la chaussée à hauteur d’un passage pour piétons est de mettre pied à terre, tant pour la sécurité des piétons que pour sa propre sécurité. En poussant son vélo, il devient en effet piéton et profite de la priorité de passage.

Dernier exemple, les chemins réservés comme le Ravel : la vitesse y est limitée pour les cyclistes à 30 km/h et ces derniers ne peuvent mettre en danger les piétons qui s’y promènent, mais nous recevons régulièrement des plaintes pour nous dire que c’est loin d’être le cas, surtout les jours d’affluence.

A l’inverse, rappelons aussi aux piétons que la piste cyclable est le domaine privilégié des cyclistes, et que si un piéton n’a pas d’autre choix que d’y circuler, dans cette situation, c’est lui qui doit la priorité aux cyclistes !

 

Commissaire Olivier Quisquater

Police de la Route