Recherche de criminels grâce à des sources ouvertes sur Internet : un hackathon pour une collaboration hors du commun

Ce mercredi 30 mars 2022, le FAST (Fugitive Active Search Team) de la Police Judiciaire Fédérale a organisé un « hackathon » en collaboration avec le ministère public. L'événement a réuni durant une journée des spécialistes de divers services de police et de sécurité autour d'un objectif : rechercher quelque 40 criminels en fuite en utilisant des renseignements issus de sources ouvertes (open source intelligence). Cette collaboration a mené à une arrestation et a permis de récolter de précieuses informations sur d'autres personnes recherchées.

Un hackathon est un événement au cours duquel différentes équipes se réunissent pendant une brève période afin d'essayer de trouver des solutions innovantes à un problème ou une thématique spécifique. Ce premier FAST hackathon avait pour ambition de rechercher une quarantaine de criminels en fuite et/ou évadés, des personnes recherchées en Belgique comme à l'étranger. Pour ce faire, les équipes ont eu recours essentiellement à de l'open source intelligence, récoltant légalement des données et des informations au départ de sources accessibles au public, tels que des sites Internet.

Le FAST hackathon était organisé par le Fugitive Active Search Team de la Police Judiciaire Fédérale, avec le concours du ministère public et d'une série d'autres services de police et services partenaires. Divers spécialistes de la Police Fédérale et de la Police Locale, de la Sûreté de l'État (VSSE), du Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS) et des Douanes & Accises ont uni leurs forces l'espace d'une journée afin de s'atteler à la recherche de criminels en fuite.

Le FAST hackathon a vu le jour avec le soutien du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne.

« C'est la première fois que les services de sécurité recouraient à des solutions innovantes comme celle-ci pour tenter collectivement de mettre la main sur des criminels en fuite, » explique le ministre Van Quickenborne. « Chaque participant, chaque service a apporté son expertise, ses outils et ses méthodes de travail. Tous en ont retiré quelque chose et en ont fait profiter les autres. La dynamique de groupe était extraordinaire et a abouti à d'excellents résultats. L'équipe de magistrats se tenait prête à intervenir sans délai et à ordonner des arrestations. Cela montre qu'une collaboration étroite entre tous les services est la base d'un travail d'enquête efficace et décisif. Nous organiserons ce type de projet beaucoup plus souvent à l'avenir. La justice ne pourra qu’y gagner. »

Des informations de grande valeur dans des sources ouvertes

Les spécialistes des différents services de police et services partenaires ont été répartis en équipes mixtes restreintes. En investiguant des sources ouvertes, ils ont essayé tout au long de la journée de localiser les personnes recherchées ou de recueillir d'autres informations à leur sujet. Résultat : l'expertise combinée des différents services a immédiatement abouti à une arrestation ! En outre, nous pouvons affirmer que l'expertise combinée des différents services a débouché sur de nouvelles perspectives et informations de grande valeur. Ainsi, les équipes ont découvert les alias de plusieurs fugitifs – l'un d'entre eux en utilisait jusqu'à quinze ! Dans d'autres dossiers, les recherches ont permis de découvrir le pays, ou parfois la région, la ville ou même l'adresse exacte, où se cachait le fugitif. Autant d'informations que le FAST exploitera plus en détail au cours des prochaines semaines !

Le chef de service du team FAST, Gerry Van Loock, est particulièrement satisfait de cette première édition : « Le FAST se réjouissait depuis longtemps de ce hackathon – ou plutôt de ce 'trackathon' –, qui nous a permis de rechercher ou de localiser des fugitifs via des sources ouvertes. Nous allons à présent exploiter toutes ces informations et ces nouvelles perspectives générées par le travail des équipes. Nous remercions tous les participants –  police, justice, douane, VSSE et SGRS – pour leur précieuse contribution. »

Tout le monde prêt sur le terrain

Sur le terrain, plusieurs équipes opérationnelles du FAST et d'autres unités de la Police Fédérale et de la Police Locale se tenaient prêtes à intervenir. Lorsqu'une équipe du hackathon réussissait à localiser un fugitif, il fallait immédiatement qu'une équipe se rende sur place pour vérifier les informations.

La Justice était également présente au centre de commandement spécialement mis en place pour cette occasion. Chacun des cinq parquets généraux de notre pays et le parquet fédéral avaient dépêché un magistrat sur les lieux afin de représenter les autorités judiciaires et d'ordonner des actes d'enquête le cas échéant.

Johan Delmulle, procureur général Bruxelles : « Avec le FAST, le Collège des procureurs généraux a consacré beaucoup de temps et d'énergie à l'élaboration de directives uniformes au niveau national pour la recherche des fugitifs et des personnes évadées. Le cadre est donc en place. Il appartient désormais aux différents services d'unir leurs forces sur le terrain et de mener des recherches ciblées. Le hackathon d'aujourd'hui montre qu'à l'avenir, les mailles du filet vont se resserrer encore davantage pour les fugitifs.» 

Valeur ajoutée d'une méthode de travail moderne

L'objectif principal de ce premier hackathon était bien sûr de permettre la recherche active d'un certain nombre de fugitifs notoires et la création de nouvelles pistes pour l'équipe FAST. En outre, cette journée d'action a également été une occasion unique pour les différents services participants d'échanger des expériences et de l'expertise.

Johan Geentjens, directeur des opérations de la Police Judiciaire Fédérale, souligne l'importance de cette approche moderne. « Les équipes d'experts ont travaillé avec de l'open source intelligence (OSINT) une technique d'enquête que nous souhaitons déployer pleinement. En réunissant des experts de différents services de sécurité, ceux-ci ont pu étendre leur réseau et échanger leur expertise. Ce hackathon rend donc tous les services de police et les services partenaires participants plus forts. »

Pour organiser cet événement, la Police Fédérale a pu utiliser les bâtiments de Bruxelles Prévention & Sécurité, profitant ainsi de conditions optimales.