Coup ? Accident ? … Les bonnes réactions si l’enfant porte un hématome

Les violences faites aux enfants peuvent être physiques, sexuelles, psychologiques ou liées à des négligences lourdes. Tout professionnel en contact avec des enfants peut être confronté un jour ou l’autre à un cas possible de maltraitance physique. Quelques pistes de réflexion pour réagir de manière adéquate.

Les violences physiques peuvent se présenter sous différentes formes

  • Hématomes, en général multiples sur tout le corps, ou spécifiquement situés au visage, autour des oreilles, dans le dos, aux cuisses. Ils sont conséquents à des coups, pincements, serrements ou à l’utilisation d’un objet de type bâton, chaussure, ceinture, câble électrique …
  • Traces de morsure, torsion, cheveux arrachés…
  • Plaies ouvertes ou brûlures.
  • Lésions internes ou fractures.

Comment réagir, face à l’enfant ?

Tout d’abord il est essentiel d’aller plus loin que la simple observation. Il s’agit de porter un intérêt à l’enfant et d’entamer un dialogue avec celui-ci, en lui posant dans un premier temps des questions sur la/les traces, s'il ressent une douleur, mais sans plus.

Ensuite, des questions sur l’origine peuvent être posées : Comment est-ce arrivé ?, ceci donnant la possibilité à l’enfant de se confier. Il ne s’agit pas de soumettre l’enfant à un interrogatoire ni de mener une enquête mais plutôt d’ouvrir la relation et de lui offrir un espace de parole.

Si l’enfant ne se confie pas sur le moment, cela signifie qu’il n’est pas prêt, il est inutile d’insister. Le plus important est qu’il sache qu’un espace existe et qu’un adulte est prêt à l’écouter et à l’aider.

Si l’enfant se confie sous le couvert du secret, il est conseillé de lui demander son autorisation pour en discuter avec d'autres personnes et leur demander de l’aide, ainsi que de tenter de le convaincre d’en parler avec une personne de confiance.

Si la santé de l’enfant est en danger, on prendra bien évidemment au plus vite les mesures de protection nécessaires, sans lui demander son avis (voir ci-dessous).

Lorsque l’enfant se confie, il pourra aussi être utile de voir avec lui les pistes de solution qui lui sont accessibles (personnes de confiance dans son entourage, famille).

Par rapport aux autres intervenants

Face à une situation de maltraitance avérée, il est essentiel de ne pas rester seul et d’en parler avec un ou plusieurs membres de notre entourage professionnel. Ceci est important pour favoriser la réflexion, la prise de recul et l’élaboration d’une décision raisonnée.

Attention de ne pas propager les inquiétudes au-delà d’un cercle restreint de professionnels afin d’éviter la stigmatisation de l’enfant. La discrétion est essentielle. L’enfant ne doit pas se sentir trahi par l’adulte à qui il a fait le choix de se confier.

Par rapport aux parents

Il est utile de faire part de nos inquiétudes et de nos questionnements aux parents de l’enfant. Il est important de leur faire savoir qu’il est de notre devoir d’agir en leur signalant qu’il est possible que nous nous trompions.

S’il est possible que les parents soient à l’origine de la maltraitance, il faudra éviter qu'ils aient l'impression d'être soupçonnés et, de ce fait, qu'ils reprochent à leur enfant de "les avoir dénoncés".

L’étape suivante consistera à prendre contact avec un service spécialisé dans la prise en charge de la maltraitance infantile tel que SOS Enfants. Une telle équipe prendra le relais et investiguera la situation de manière à protéger l’enfant de la situation à risque qu’il vit.

Lorsque la situation requiert des mesures urgentes de protection de l’enfant

Il est essentiel et obligatoire d’agir rapidement et d'aider un mineur qui court un grave danger. Sous peine d’être accusé de non-assistance à personne en danger.

Vous pouvez signaler la maltraitance de différentes manières :

  • à un médecin généraliste ou aux services d’urgence des hôpitaux, PMS ;
  • à la police, qui rédigera un procès-verbal et le transmettra au Procureur du Roi ;
  • directement au Procureur du Roi. Celui-ci peut alors intervenir pour protéger l'enfant en demandant au tribunal de la jeunesse d’envisager un placement de l’enfant pour une période limitée. Il peut également poursuivre pénalement le suspect.

 

Marjorie COURTOY

Licenciée en psychologie clinique, SPF Justice

 

Source: www.secunews.be

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