Le territoire de la zone de police compte environ 25 km de frontière avec la France et 21 points de passage. Compte tenu de la proximité de centres urbains de part et d'autre de la frontière, il existe un flux de déplacements relativement important de la population transfrontalière belge et française. Par conséquent, la zone de police Binche-Anderlues-Lermes, les police et gendarmerie nationales françaises se trouvent souvent confrontées à des situations impliquant des ressortissants du pays voisin.

Les accords de Tournai II, relatifs à la coopération transfrontalière entre la Belgique et la France[1], incitent les services de police belge et français à mettre en place une coopération directe dans leur zone de compétence commune avec leurs homologues. Dans le cadre de cette législation, la zone de police Binche-Anderlues-Lermes tend à intensifier sa collaboration avec les police et gendarmerie nationales françaises compétentes le long la frontière qu’elles partagent.

Concrètement, les autorités policières belges et françaises planifient régulièrement des patrouilles mixtes. Celles-ci sont composées de policiers de la zone de police Binche-Anderlues-Lermes et de collègues français venant soit de la police nationale, soit de la gendarmerie nationale. En Belgique, ces équipes patrouillent sur le territoire de la zone de police Binche-Anderlues-Lermes. Côté français, elles opèrent sur le territoire tantôt de la police nationale, tantôt de la gendarmerie selon la composition de l’équipe.

Des opérations d’ampleur, le plus souvent sous la forme de contrôle routier, sont également amenées à se répéter de manière régulière. Elles regroupent quant à elles l’ensemble des forces policières (ZP Binche-Anderlues-Lermes, police nationale et gendarmerie nationale). Par ailleurs, lors de grands événements en 2024, tels que le carnaval de Binche ou Les Nuits Secrètes à Aulnoye-Aymeries (France), chaque Corps de police a fourni un appui significatif au pays voisin.

Si cette collaboration permet d’entrevoir une meilleure approche des contrôles transfrontaliers, il faut cependant encore accroître la cohésion de tous ces services mixtes et autres renforts transfrontaliers.

C’est pourquoi, une nouvelle étape vient d’être franchie par les différents services belges et français. En effet, dorénavant, les policiers se rencontrent lors de journées communes d’information. Les forces de l’ordre y partagent leurs connaissances et leurs méthodes de travail. C’est l’occasion pour chacun de connaître les techniques et tactiques de leurs collègues mais également d’appréhender la législation en vigueur dans les deux pays.

Au cours de la dernière journée d'échanges, les moniteurs de la zone de police ont notamment abordé l'aspect pratique des contrôles de véhicules et de leurs occupants. 

Les participants sont unanimes quant à la plus-value de cette collaboration transfrontalière et du rapprochement entre les différents services.

[1] Loi du 22 mai 2014 portant assentiment à l’Accord entre le Gouvernement du Royaume de Belgique et du Gouvernement de la République française relatif à la coopération transfrontalière en matière policière et douanière