Le « TOP » des plaintes concerne la circulation routière
Depuis 1997, les citoyens sont interrogés sur leurs préoccupations en matière de sécurité. Deux constats surprennent. Dans le « Top 10 », 5 plaintes concernent la circulation routière. Et ils sont relativement constants selon le « Moniteur de sécurité ».
Quels problèmes sont cités ?
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ce ne sont pas les faits criminels majeurs qui constituent les problèmes prioritaires de nos concitoyens. Afin de bien se représenter ce qu’ils sont, reprenons dans l’ordre ceux qui sont le plus souvent cités :
- Vitesse excessive (67%)
- Les dépôts clandestins et les détritus sur la voie publique (50%)
- La conduite agressive (46%)
- Les stationnements gênants (44%)
- Les nuisances sonores causées par le trafic routier (39%)
- Les nuisances sonores liées aux poids lourds (38%)
- Les cambriolages dans les logements (33%)
- Les nuisances sonores causées par les voisins (24%)
- Les vols de vélos et de trottinettes (24%)
- Les vols ou démolitions liés à la voiture (23%)
En ce qui concerne la circulation routière, le tableau suivant sera aussi éclairant.
(Source : Analyse fédérale du Moniteur de sécurité 2021 – 15)
La vitesse inadaptée
N’importe quelle police locale confirmera recevoir un abondant courrier de citoyens dénonçant des excès de vitesse commis dans leur quartier. Ce qui ne constitue qu’un indice est corroboré indubitablement par le sondage montrant que près de 7 citoyens sur 10 s’en plaignent, surtout les plus de 35 ans et les Wallons.
Ainsi, ce sont surtout les habitants des provinces du Hainaut, de Namur, de Liège et du Luxembourg qui considèrent la vitesse non-adaptée comme problématique (de 75% à 85%).
Quant aux jeunes entre 15 et 34 ans, ils considèrent la vitesse dans la circulation moins problématique.
Notons aussi qu’en 2021 plus de 4,5 millions d’excès de vitesse ont été enregistrés et, si la « tolérance zéro » était appliquée en la matière, ce chiffre monterait à plus de 7 millions selon certaines études.
Le comportement agressif au volant
La conduite agressive est stigmatisée par 46% des sondés. Si cette problématique est moins évoquée en Région Flamande (38%), elle l’est de manière quasi équivalente en Wallonie (57%) et en Région bruxelloise (60%).
Ce comportement peut être provoqué par l’attitude des autres usagers (doublement par la droite, usage du GSM au volant, etc.) ou constituer un acte purement agressif.
Dans sa dernière étude quinquennale, publiée en 2022, à propos de l’agressivité dans la circulation, l’institut VIAS note que 7% des conducteurs disent avoir été victimes de violences physiques (2% en 2017). Et si l’on inclut dans la notion d’agressivité d’autres comportements (injures, etc.), 54% des personnes interrogées déclarent en avoir été victimes au cours de l’année de référence.
Cette enquête conclut aussi à une corrélation directe entre « comportements agressifs » et implication dans un accident. Ainsi, il semble que les conducteurs agressifs dans la circulation ont été plus souvent impliqués dans un accident les trois dernières années (61%) que les conducteurs qui le sont rarement ou jamais.
Le stationnement gênant
En quatrième position vient la problématique du stationnement gênant qui concerne surtout les grandes villes. On notera que le questionnaire administré ne définit pas cette notion, se contenant de l’exemple du stationnement sur trottoir. Il s’agira sans doute de l’entendre au sens large comprenant tant des situations gênantes que dangereuses (ex : stationnement en double-file ou dans un virage, etc.).
La question des nuisances
A propos de la circulation routière, les personnes sondées ne pointent pas seulement des questions de sécurité ou de gêne. Elles la lient aussi à des problèmes de nuisance.
Ainsi, les nuisances sonores attribuées au trafic sont citées par près de quatre personnes sur dix. Toutefois, cette proportion est plus importante en Région bruxelloise (51%) et en Région wallonne (44%). Remarquons une hausse par rapport à 2018.
Même si on limite la question aux « poids lourds » mais en entendant le terme « nuisance » au sens large, ce sont encore 38% des répondants qui s’en plaignent.
La promotion de modes de déplacement alternatifs induit aussi une autre problématique à laquelle il conviendra d’être attentif : les nuisances liées aux vélos et trottinettes électriques. Notons néanmoins une très grande disparité lorsqu’il s’agit d’appréhender ce problème. Si cette question est citée seulement par 11% des sondés en Région wallonne et 18% en Région flamande, on atteint les 50% en Région bruxelloise et 25% dans la province d’Anvers.
De manière générale, les problèmes évoqués concernent surtout les habitants des grandes villes, ce qui s’explique facilement par la densité de la circulation qu’elles connaissent.
Article suivant : Sécurité : les priorités des citoyens
Claude BOTTAMEDI
Chef de corps d’une zone de police er
Sources :
Moniteur de sécurité 2021 sur https://www.police.be/statistiques/fr/tendances-federales
VIAS, « Les violences physiques en augmentation dans la circulation », sur :
https://www.vias.be/fr/newsroom/les-violences-physiques-en-augmentation-dans-la-circulation/