La police judiciaire fédérale de Bruxelles mène une grande opération de lutte contre la traite des êtres humains dans le milieu nigérian de la prostitution

BRUXELLES, 11/05/2017. - Le 11 mai 2017, la division de recherche Traite des Etres Humains de la police judiciaire fédérale de Bruxelles a, en collaboration avec la zone de police locale Bruxelles Nord, démantelé un important réseau criminel qui se livrait à de la traite des êtres humains (prostitution) dans le quartier nord de Bruxelles. L'enquête, la plus importante du genre, s'est étendue sur plusieurs mois. Cinq suspects, dont un suspect principal, ont été déférés devant le juge d'instruction de Bruxelles.



Les enquêteurs ont mené plusieurs perquisitions simultanément à plusieurs endroits en Belgique : les planques des suspects, les « safehouses » dans lesquelles les victimes seraient logées et une trentaine de maisons closes situées dans le quartier bruxellois de la prostitution que le suspect principal se serait officieusement appropriées.



Cette enquête intensive et à grande échelle ciblait les activités criminelles d'une proxénète nigériane qui aurait pris du galon au cours des dernières années dans le quartier bruxellois de la prostitution et serait à la tête d'un milieu connu pour le sort peu enviable qu'il réserve à de jeunes prostituées nigérianes. Par ses propres canaux, elle aurait recruté des jeunes filles au Nigeria et les aurait fait venir à Bruxelles en faisant appel à des trafiquants.

Ce procédé serait pratiqué (au niveau international) dans le milieu nigérian de la prostitution.



PROCÉDÉS UTILISÉS DANS LE MILIEU NIGÉRIAN DE LA PROSTITUTION FORCÉE



Au sein du milieu nigérian de la prostitution forcée, certaines techniques sont utilisées au niveau international pour recruter de jeunes, voire très jeunes filles dans leur pays d'origine, le Nigeria, et les faire ensuite venir en Europe en faisant appel à des trafiquants. Une fois arrivée en Europe, elles seraient prises en charge dans le milieu de la prostitution, sous le contrôle d'une proxénète nigériane.



À la demande d'une proxénète, les filles sont recrutées par des acolytes, généralement dans la région de « Benin-City ». Elle leur fait miroiter un bel avenir en Europe et leur fait subir avant le départ une sinistre cérémonie vaudou lors de laquelle elles jurent obéissance.



Après avoir fait ce serment, les filles sont ensuite transportées, généralement en groupes, par les trafiquants nigérians jusqu'à la côte libyenne. Ce voyage, effectué dans des conditions éprouvantes et en situation de danger de mort, dure de plusieurs semaines à plusieurs mois. Durant celui-ci, les filles subiraient des viols réguliers par les trafiquants et leur entourage. Plusieurs filles décéderaient au cours du voyage en raison de ces conditions éprouvantes. Une fois arrivées en Europe, elles seraient quasi immédiatement introduites dans le quartier local de la prostitution et doivent gagner le montant préalablement convenu en tant que prostituées.

...

Dans le quartier bruxellois de la prostitution, des filles seraient contraintes de se prostituer pour rembourser une « dette » de 45 000 euros. En cas de désobéissance ou de tentative d'évasion, les familles de ces filles restées au pays feraient l'objet de menaces, extorsions, coups, enlèvements, voire assassinats.



Les enquêteurs de la Police Fédérale ont identifié une trentaine de jeunes filles qui auraient toutes été victimes de ces pratiques et auraient travaillé dans le quartier bruxellois de la prostitution. Les perquisitions ont également permis d'intercepter plusieurs personnes signalées. Plusieurs personnes en séjour illégal dans notre pays ont également été mises à la disposition de l'Office des étrangers.



La coopération avec la zone de police locale BRUNO se focalise sur l'échange d'informations, l'image des phénomènes et l'assistance pratique lors des perquisitions.



La lutte contre la traite des êtres humains demeure une priorité de la Police Fédérale.