Diminution importante du nombre de vols de câbles en 2013

Première diminution en trois ans grâce aux efforts d'Infrabel, de la SNCB et des services de police

A l'occasion d'une opération coordonnée par la police fédérale dans le cadre de la lutte contre les vols de métaux sur les voies de chemins de fer, Infrabel fait connaître ses chiffres pour l'année 2013.

Importante rupture de la tendance

Depuis l'année critique de 2007, le nombre de faits de vols de métaux avait fortement augmenté. L'augmentation des vols de cuivre était la conséquence du prix du cuivre en continuelle augmentation sur le marché international, de la crise économique et de la complexité de la sécurisation du domaine ferroviaire. Depuis juin 2013, on constate par contre une diminution marquante des faits. Cette diminution est la conséquence d'une nouvelle législation en vigueur en Belgique depuis juillet 2013, de la baisse du prix du cuivre, des différentes actions sur le terrain mais également des différentes initiatives prises au niveau de l'infrastructure, comme un meilleur ancrage des câbles, et là où c'est possible, le changement vers l'aluminium des câbles de cuivre.

Les chiffres

En 2013, 810 vols de câbles de cuivre ont été constatés sur le domaine ferroviaire belge pour 1362 vols en 2012. Cette diminution importante (-40,5%) est le résultat de différentes opérations ciblées organisées dans le cadre du Plan d'Action National contre les vols de câbles. Les vols de cuivre, ayant des conséquences sur le trafic des voyageurs, ont eux diminué de 1231 faits en 2012 à 498 en 2013, soit une diminution de 59,5%.

Quels sont les risques des vols de métaux ?

Tout d'abord, il n'est pas sans risque de se trouver le long des voies. Les câbles sont sous tension, il y a donc un risque constant d'électrocution. Mais il y a d'autres risques, comme pour les collaborateurs d'Infrabel qui peuvent se trouver face à face avec des voleurs de métaux qui parfois n'hésitent pas à faire usage de la violence ou d'armes à feu.

Les vols de métaux ont pour autres conséquences les réparations qui d'une part ne sont pas sans coûts, et d'autre part ont un impact sur la ponctualité des trains. Les vols de câbles engendrent beaucoup de retard sur le réseau belge.

Le nombre de retards, causés par les vols de cuivre, a fortement diminué en 2013. Les résultats de 2013 sont donc également de bonnes nouvelles pour bon nombre de voyageurs.

Ferrailleurs

Auparavant, la revente des métaux volés présentait moins de risque que pour les autres biens : les acheteurs faisaient l'acquisition de tous les métaux possibles (vieux ou non), via des ferrailleurs ou d'autres acheteurs et les revendaient à de plus grands ferrailleurs ou à des firmes qui travaillent le métal. Après la fonte, l'identification ou la reconnaissance du métal est quasi impossible.

C'est pourquoi des initiatives législatives nécessaires ont été prises (loi du 29 décembre 2010) qui déterminent les modalités d'identification et d'enregistrement lors de l'achat de vieux métaux. Cette législation prévoit que l'acheteur de métaux est obligé de procéder à l'identification et à l'enregistrement de chaque personne qui propose du métal à vendre. Par ailleurs, la loi du 15 juillet 2013 présente une nouveauté : l'achat de câbles de cuivre recyclés ne peut pas se faire en liquide.

Il n'est par conséquent plus aussi facile de se défaire de métaux volés, d'autant plus que les ferrailleurs ont été sensibilisés, entre autres par une campagne d'affichage.

Quel est le profil des voleurs de métaux?

En général, ces vols sont soit ce qu'on appelle des vols « casse-croûte », c'est-à-dire qu'ils sont commis par des particuliers ou des habitants avoisinants qui tentent de gagner un peu d'argent en volant quelques mètres de câbles, soit des vols commis par des bandes d'auteurs itinérantes, bien organisées et qui volent souvent de plus grandes quantités de câbles.

Les auteurs locaux se contentent de voler des quantités limitées et agissent souvent en petits groupes. Les bandes organisées volent de plus grandes quantités et utilisent des véhicules adaptés. Ces derniers deviennent de plus en plus nombreux par rapport aux voleurs « casse-croûte ».

En 2013, on pouvait attribuer 31% des vols de métaux à des groupes d'auteurs itinérants (par rapport à 25,13% en 2010).

Initiatives de la police fédérale des chemins de fer

L'approche intégrale et intégrée de la problématique est privilégiée. Cela signifie que la police des chemins de fer agit en collaboration avec les partenaires (comme Infrabel, la police locale, le service central de la police fédérale « criminalité contre les biens », etc). Une approche multidisciplinaire qui mène à de meilleures investigations et poursuites.

En 2012, 100 inspecteurs ont été engagés pour renforcer la police des chemins de fer de Bruxelles. Cette mesure a permis de donner à la police des chemins de fer la force nécessaire pour être active au niveau local, national et international.

La police des chemins de fer participe à une concertation multidisciplinaire au sein d'un réseau comprenant le service central de la police fédérale « criminalité contre les biens », Infrabel et le Corporate Security Service de la SNCB.

Vols de câbles

Infrabel et la police des chemins de fer disposent d'une cartographie qui permet de détecter les endroits de vols sur les voies. Grâce à cette cartographie, les procès-verbaux sont dressés de manière encore plus minutieuse.

De plus, chaque unité de la police des chemins de fer collecte toutes les données liées aux vols de métaux. De cette manière, il est possible de déterminer des « hotspots » où les patrouilles seront engagées, avec pour but de prendre en flagrant délit des voleurs de métaux.

En quoi consiste l'opération de cette nuit?

Dans les nuits du 17 au 18 janvier 2014 et du 18 au 19 janvier 2014, la police des chemins de fer organise une opération de lutte contre les vols de métaux sur le domaine ferroviaire. Cette opération a lieu en différents endroits de Bruxelles et de Wallonie.

L'opération est menée en collaboration avec différents partenaires: la police des chemins de fer, l'Appui canin, l'Appui aérien, les équipes mobiles (le service d'intervention spécialisée, Securail et différentes zones de police). Au total, 50 policiers et 10 agents de Securail sont engagés.

L'objectif de l'opération est de prendre des voleurs de métaux en flagrant délit. En collaboration avec la SNCB et Infrabel, une analyse des précédents vols a été faite, analyse de laquelle sont ressortis plusieurs hotspots qui permettent d'orienter de la manière la plus efficace possible les opérations.

L'hélicoptère de la police peut, à l'aide de caméras thermiques, détecter rapidement la présence de personnes sur les voies et guider les équipes sur le terrain.

De telles opérations ont démarré en 2013 et seront réorganisées cette année dans toute la Belgique. Elles ont également un effet dissuasif ; l'objectif est de donner aux voleurs le sentiment que la police atteint ses objectifs.

La Vice-Première Ministre et Ministre de l'Intérieur, Joëlle Milquet, a salué l'implication importante de la police fédérale et locale dans ces différentes opérations mobilisant du personnel complémentaire et le déploiement de moyens significatifs (appui aérien, etc.).

Ces données très encourageantes démontrent en outre l'efficacité des politiques menées ainsi que l'approche globale qui a été développée, avec des mesures législatives (notamment la fin du paiement en cash), une augmentation des actions sur le terrain et un renforcement de l'information et de la collaboration entre les acteurs concernés, produit pleinement ses effets, tant sur le plan préventif, dissuasif que répressif.

La ministre a tenu une nouvelle fois à vivement remercier les services de police, sur le terrain à l'occasion de la grande opération d'envergure de ce week-end, de même que tous les partenaires impliqués dans cette lutte.

Au niveau international

Etant donné que les vols de métaux sont souvent commis par des groupes d'auteurs itinérants, le cuivre est souvent volé dans un pays et revendu dans un autre. La Belgique constitue ici un pays de transit. L'exécution de la législation nationale a un impact sur l'évolution du phénomène dans les pays voisins. Une législation commune à tous les pays d'Europe pourrait constituer une plus-value.

Railpol, composé des services de police des chemins de fer en Europe, organise régulièrement des opérations autour du thème des vols de métaux et lors desquelles des informations et des bonnes pratiques sont échangées entre les différents pays.

La problématique des bandes d'auteurs itinérants fait aussi l'objet d'un projet européen EMPACT. La Belgique remplit un rôle moteur au sein d'EMPACT au travers du projet MOCG (Mobile Organised Crime Groups). En 2013, une vaste opération de contrôle a été organisée à l'échelle européenne (Action Day Metal).